Etape 9 - Key West - Les quais, la mer et la barrière de corail
Samedi 12 janvier 2013. Après le Blue Heaven, direction les quais, au bout de Duval Street. Le bateau à fond plat et transparent, le glass-bottom, ne part pas avant 16 h 30. Trois petits quarts d'heure d'attente avant de grimper à bord. Du coup, on attache les vélos près des quais, et nous voilà bon pour une petite promenade sur Duval Street *** , la rue la plus animée de Key West, bordée de restaurants, de bars, de commerces, et même de boîtes à homos !

Un petit train touristique remonte l'avenue. Les maisons à double terrasse se succèdent. Saloon, bars, vendeurs de cigare, commerces de fringues, échoppes, bijouteries, on trouve de tout ici. Il y a même un bordel en plein milieu de la rue ! Un trolleybus traverse la rue. "Tales and Tombstones". Souvenirs de l'ouest... Les palmiers bordent les trottoirs. La terrasse du Hard Rock Café fait le plein. La vie est douce à Key West.

16 h 15. Le glass-bottom* a du retard. Du coup, on traîne sur les quais. La musique flotte dans l'air. Restaurant de la baie. Depuis les quais, la vue est belle sur la mer. Alors c'est ça le golfe du Mexique. Ni dauphins ni espadons en vue. Juste la jetée, ses maisons sur pilotis, son pier et ses hors-bords qui filent à vivent allure au-dessus des flots.

Enfin, le bateau arrive. Une heure trente de navigation aller-retour pour aller admirer le massif coralien * . Le troisième au monde par sa superficie. Impressionnant... sur le papier ! Une fois les trappes ouvertes, la grande barrière de corail apparaît comme une grande toile verdâtre. Des éponges s'agitent dans le fond marin. On aperçoit même quelques poissons, mais rien de vraiment sensationnel. Pour admirer tout ça, rien ne valait le snorkelling. Pas la peine de remuer de nouveau le couteau dans la plaie du Pinnekamp State Park. "No begineers..." Bref, on se contente donc du fond verdâtre. Un type, genre Kurt Cobain recyclé en jeune loup de mer, nous explique les secrets du monde sous-marin. Crise de fou rire avec Aurélie. Franchement, la barrière de corail vue comme ça, ça ne vaut pas un clou !

Heureusement qu'on a pu jouer aux maître du monde made in Titanic à la proue du bateau ! Les cousins indiens de Lakshmi Mittal sont sympas comme tout, pas comme Johnny Guitare latino qui n'a pas voulu céder sa place pour les photos ! Allez zou, on oublie ça, on trinque à la Clairette de Die et on croise les doigts pour que le loueur de vélos n'ait pas fermé boutique ! Sans quoi, il faudra les emporter dans le coffre et revenir le lendemain... Soufflons un peu et profitons du magnifique coucher de soleil sur les eaux du golfe du Mexique. Elle est pas belle, la vie !

18 h 30. Pas le temps de traîner ! Avec un peu de chance, le loueur de vélos sera encore ouvert. Deux temps et trois mouvements et nous voilà sur la route ! Merde ! On va finir par s'envoler comme le gamin dans ET à force de pédaler comme des fous sur Duval Street ! La nuit est tombée. Pas simple pour voir les noms des rues. A gauche sur Olivia Street. "Tu crois que c'est par là, Aurélie ?" Pas de réponse. Cimetière sur notre droite. On ne l'avait pas vu celui-ci à l'aller... Ok, stop, on est paumés. Un type entre deux âges nous renseigne comme on peut. "Is it possible we follow you ?" Laisse tomber Aurélie, je rentre l'adresse sur le GPS, c'est par là. Encore cent mètres. Bingo ! Notre loueur est toujours open ! Grop coup de stress pour pas grand chose. Sourire de circonstance au gang de blacks qui glandent devant la boutique et nous voilà au Subway du coin pour nous remettre de nos émotions.
Nouveau fou rire. Zaza sans ses chiens mais avec une tongue au pied droit, un mocassin au pied gauche et un sac de fille genre Vanity vient passer sa commande. Bob Marley éclaté à la dope et à la marie-jeanne nous jettent un regard bizarre. Me demande bien si le Subway en question n'est pas le refuge des homeless du coin... Bon, on ne traîne pas du coup. Retour vers Duval Street pour une petite séance de shopping. "Jean-Louis, merde, tu es pire qu'une nana !" Euh... C'est vrai, pas question que je file aux Everglades, demain, sans mon tee-shirt Key West ! En même temps, Aurélie n'est pas en reste avec sa vendeuse de sweat-capuche israélienne. Court vêtue, tatouée, mais sympa comme tout ! Nouvelle crise de fou rire...

Bon, cette fois-ci, c'est la bonne. Il est 21 heures passées et j'ai encore plus de trois heures de route pour retourner à Florida City... Dernier coup d'oeil sur Duval Street la nuit. Des travelos font la rumba sur le trottoir, un Hemingway local me refile trois Havanes pour mon copain Marco. C'est cool, la vie, à Key West...


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